16ème Jodo Gasshuku en République tchèque

21 et 22 avril 2012

Le 16ème Jodo Gasshuku Shinto Muso Ryu Jodo en République tchèque a eu lieu pendant le week-end du 21 et 22 avril 2012 sous la direction de Fred Quant (Menkyo Kaiden, Pays-Bas). Le Gasshuku a été organisé sur un site tout à fait différent de celui où nous nous entraînons habituellement - les Montages Géantes (les montagnes Krkonoše) - les sommets les plus hauts de notre pays et situés à quelques dizaines de mètres de la frontière polonaise. Notre intention était d'organiser un vrai Gasshuku plus intéressant avec une pratique et une vie partagées tel que cela devrait être.

Nous nous sommes rencontrés le vendredi avant le début du stage pour nous installer dans les appartements du domaine skiable de Horní Malá Úpa. Plus de 30 participants se sont inscrits, à la fin nous étions exactement 28, ce qui n'est certainement pas mauvais, mais ce pourra sûrement être mieux la prochaine fois.

Après le petit déjeuner le samedi matin, Fred nous a souhaité la bienvenue au stage et a rappelé que c'était la dixième année déjà qu'il travaille avec nous régulièrement. C'était en octobre 2002 qu'il était venu pour la première fois. A cette époque, il avait travaillé avec nous les techniques de base et les premiers kata de Jodo. Maintenant, et dix ans plus tard, il a rappelé qu'il avait rencontré un groupe de « non Jodoka » modeste à cette époque, puis il a comparé cela à la situation actuelle. Les dernières années, environ trente Jodoka venant de la République tchèque, de la Hongrie et parfois de la Slovaquie ont participé aux stages en République tchèque. Aussi bien le nombre de pratiquants que leur degré de perfectionnement technique et de leurs études ont reflété le changement.

Ensuite, et comme organisateur de cet événement, j'ai souhaité la bienvenue à Fred et aux autres participants en leur remerciant d'être venus de si loin pour y participer. J'ai souhaité à tous de se réjouir du stage et de la nature. Avant le stage, j'ai demandé à Pascal de choisir un thème pour notre stage et pour le Kamiza. Quant à moi, je n'avais pas du tout choisi le thème, laissant le choix à Pascal. Pascal-sensei avait préparé une calligraphie qui a exprimé exactement les relations amicales que nous avons avec Fred et qui nous a guidé pendant longtemps déjà.

La calligraphie et le thème du stage de cette année étaient : To ki kei (to) nasu. Cela représente une partie d'un proverbe qui veut dire que les pêchers n'annoncent pas que leurs fruits sont mûrs, mais il y a tout de même un chemin qui passe en-dessous. De la même manière, Fred n'annonce pas non plus la bonne qualité de son fruit, sa façon de pratiquer et combien il connait. Malgré cela, nous le suivons et nous essayons de pratiquer comme lui et d'être comme lui. Bien que Fred vient nous voir régulièrement, sa visite chez nous n'est pas évidente. Son aide est très importante pour nous et nous l'apprécions profondément.

Dans un dojo encore froid (1,050 m au-dessus du niveau de la mer) nous avons commencé à bouger rapidement en pratiquant tandoku dosa. Après cela, Fred nous a rappelé que nous ne devons pas pratiquer les kihon tandoku d'une manière trop vite et trop négligente. Nous ne devons pas considérer cette pratique comme une sinécure que nous devons subir. Bien au contraire, il nous faut observer chaque technique méticuleusement et contrôler la façon dont nous l'exécutons. Pendant les kata, nous corrigeons rarement les techniques car nous sommes occupés à nous concentrer sur les kata. Lorsque nous pratiquons les kihon nous ne devons penser à autre chose qu'aux kihon. Il suffit de regarder Fred pratiquer ses techniques et nous réalisons immédiatement qu'il a raison. Ses techniques de kihon sont exécutées de manière précise dans des kata parfaits.

Ensuite nous avons continué avec uchikomi geiko. Et pas seulement les quatre techniques de base, mais aussi les suivantes qui se trouvent dans omote waza. Comme à Almere l'année dernière, Fred a pratiqué une combinaison de kuri tsuke les deux côtés avec un coup sur le plexus solaire à la fin. Ceci fut suivi par tsuki hazushi uchi (du côté gauche pour sakan) combiné avec une entrée de droite (ukan). Il nous faut ces mouvements dans différentes phase dans les kata, mais habituellement nous ne pratiquons qu'un seul côté. Cependant on ne peut pas négliger l'autre côté.

Une fois terminé, nous avons commencé à pratiquer les kata - d'abord omote waza (surtout tsuba wari). Dans l'après-midi, nous avons continué avec la première série de kata, puis nous avons entamé chudan, ran-ai, puis kage pour les plus avancés.

Pendant ces deux jours, Fred nous a montré toutes les séries de kata, d'abord avec Josi Katona de la Hongrie (sotai et omote). puis avec moi (chudan, ran-ai et kage). Après chaque série, il demanda aux débutants et aux avancés de montrer leur progrès aux autres ce qui a permis de voir qu'ils ne sont pas les seuls à avoir des problèmes avec tel ou tel kata. Fred nous a également encouragé de demander des questions et à maintes reprises il nous a répondu au sujet des techniques de base et des kata.

Le samedi, il nous a expliqué son avis sur le progrès au sein du curriculum lié au progrès dans les grades techniques. Au fur et à mesure que nous avançons en grade, nos connaissances devraient également correspondre aux exigences de ces grades. Ce n'est donc pas seulement une question de présenter quatre ou cinq kata lors des examens. Il est aussi nécessaire de connaître les waza correspondant et de les pratiquer comme il faut.

Pendant l'entraînement du samedi après-midi il a commencé à faire plus chaud dans le dojo. Quelques-uns parmi nous avaient même très chaud lorsque, après la fin de l'entraînement du samedi, ils se trouvaient au milieu du dojo pour passer des examens sans pouvoir se préparer.

Quelques-uns avaient réussi, d'autres non. Après les examens, Fred expliquait à chaque candidat ce qu'il avait bien fait, ce qu'il devait améliorer à l'avenir et à certains il expliquait pourquoi il serait mieux de répéter l'examen plus tard. En général, les raisons pour lesquelles on avait échoué aux examens c'était des hésitations, l'indécision, l'incertitude et bien sûr des erreurs, A mon avis, les raisons pour cette incertitude sont - à part le fait d'être nerveux - un manque de pratique régulière, et peut-être aussi un manque de volonté de répéter les mouvements, les techniques et les kata appris. Il est nécessaire de pratiquer davantage, de participer aux stages et d'obtenir ainsi plus de sécurité dans les techniques. La prochaine fois, vous passerez certainement l'examen.

Fred a promis de revenir aux erreurs et d'expliquer en détail comment les techniques individuelles doivent être pratiquées. Mais nous devions terminer notre entraînement du samedi. Bien que nous aurions dû terminer à 18 heures, nous avons quitté le dojo une heure et demie plus tard. Et même après les examens Fred a sacrifier encore quelques minutes pour donner des avis personnels aux plus avancés.

Après un bon dîner, une petite fête, un bon sommeil et un petit déjeuner opulent, nous nous sommes de nouveau rendus au dojo. Nous avons tous pratiqué ken kihon et kihon sotai accompagnés de commentaires sur des techniques individuelles. Et les corrections sur les pas de uchidachi pour la pratique de hiki otoshi, maki otoshi et d'autres techniques étaient toujours nécessaires. Et il était également nécessaire de corriger la façon de guider le tranchant (hasuji) du sabre et la façon de stopper une technique (kime). Et nous avons aussi eu la possibilité de poser des questions et de clarifier certaines choses. Nous avons vu comment sotai dosa doit être pratiqué et pour la dernière fois, Fred, Josi et moi-même nous avons montré tandoku dosa.

Nous avons continué à pratiquer des kata en nous divisant en trois groupes (omote, chudan/ran-ai et kage) presque jusqu'à la fin du stage. Fred était avec nous tout le temps, il corrigeait nos techniques et à ceux qui étaient prêts il montrait un nouveau kata. Comme la tradition le veux, à la fin, les yudansha étaient disponibles pour la pratique finale des kata. Et cela au moins pour quelques minutes.

Le stage a finalement passé très vite. Je pense que nous nous en souviendrons au moins jusqu'à la prochaine fois, et cela avec Fred ou d'autres enseignants, chez nous ou à l'étranger. Il y a assez d'occasions, ce qu'il faut c'est la motivation pour faire au mieux. Sacrifier quelque chose, puis déguster le fruit. Après les adieux, chacun est rentré chez lui, Fred en direction de Prague et nous dans le sens contraire. A ma connaissance, tous le monde est rentré sain et sauf des montagnes tchèques. J'espère vous revoir la prochaine fois.

J'aimerais remercier tout le monde d'avoir participé et d'avoir aidé pour organiser ce stage.

Patrik Orth



Archives